Les diverses conditions de chemins sur lesquelles
nous prenons plaisir à lancer nos motos double-usage impose invariablement un
ajustement au style et à la technique de conduite. Certains croient aussi l’importance d’y faire
un ajustement au niveau de l’équipement, dont le plus courant étant d’adapter
la pression des pneus au type de terrain à franchir.
Un épisode du début de l’été avec un des membres de
ce blogue, impliquant une crevaison toujours indésirable, avait fait couler beaucoup
de cyber-encre sur le sujet entre nous : La conclusion semblait être d’éviter
les crevaisons en faisant le choix de ne pas baisser la pression des pneus à l’entrée
des pistes et plutôt suivre religieusement la pression du manufacturier de la
moto.
En faisant une petite recherche rapide sur le web,
plusieurs adeptes de ce type de motos préfèrent également ne pas toucher à la
pression des pneus lorsqu’ils quittent le bitume et privilégient une technique
de conduite plus adaptée à la place. D’autres,
fort probablement n’ayant jamais été importunés par de telles crevaisons dans
le passé ou provenant directement du milieu des motocross, choisissent de baisser
d’environ 10 psi avant de se lancer hors-route.
Semblerait que dans toutes ces discussions sur le
web, personne ne semble être clair aussi sur le type de pneus (TL, TT, ou TL
avec tubes) ni les conditions de chemin qui peuvent motiver leurs choix. Pour éviter les crevaisons lors d’une pression
diminuée, une roue TL va être certainement plus fiable qu’une roue avec chambre
à air. Donc baisser la pression sur un
type TL ne risque pas un « pinch flat » qu’aurait une diminution de
pression sur un type TT lors d’une traversée de parcours plus rocheux ou
accidenté. De toute façon, le seul
avantage de traction qui pourrait être gagné par une diminution de pression n’est
telle pas lors de conditions plus glissante telle la boue et non des grosses
roches ? Mais ceci, dame nature nous
garantis jamais une constance de surface de parcours suffisante pour faire un
ajustement de pression « généralisé » à toute une randonnée. N’oubliez pas non plus les risques de faire
éclater le pneu sous-gonflé lors du retour sur le bitume à grande vitesse
compte tenu de la chaleur excessive qui y serait générée.
En fait, la raison qui m’a motivé d’écrire ceci n’est
pas vraiment celle qui concerne le choix de pression des pneus en hors-route, qui
semble demeurer une préférence propre à chacun selon leur type de pneu et si on
cherche à gagner en traction ou si on veut éviter à tout prix une crevaison
dans le fin fonds des bois, mais plutôt celui sur le bitume.
Et oui, le bitume.
En effet, le premier réflexe d’un adepte de moto
double-usage est d’opter pour de la pneumatique avec un pattern passablement
agressif afin d’augmenter leur contrôle à bonne vitesse lors de la conduite
hors-route. Des pneus double-usage tels
les Mitas E09, TKC80, Heidenau Scout, Shinko, etc. sont couverts par d’autres
articles dans ce blogue, pour en nommer quelques-uns, et semblent être les
choix préférés des motocyclistes double-usage.
Par contre, malgré notre amour pour aller se salir un
peu en roulant hors-route, nos parcours imposent préalablement une longue
section sur la grande route ou bien encore pire, un parcours avec aucune
portion hors-route du tout ! Quel est l’impact
du bitume sur nos pneus 50/50 en suivant la pression du manufacturier de la
moto ? :
Bien, je reviens d’un voyage de 3500km dont
seulement une centaine de kms ont été franchis hors route, le reste sur le
bitume. J’ai remarqué l’usure vraiment inégale
de mon TKC80 en avant, même en ayant légèrement excédé la pression du
manufacturier (à 30psi) : Le bloc unique au centre semble être encore
neuf alors que les deux blocs côte-à-côte suivants ont presque fondus au
quart !!!!!
Or, semblerait que ceci est
dû à rouler sur une si grande distance sur la route et ce, à « basse
pression ». Selon l’expérience des
internautes aux prises avec le même problème, à environ 40psi, l’usure inégale aurait
pu être évité, en plus d’empêcher l’augmentation des vibrations y résultant et
d’améliorer la consommation d’essence.
Avec mon expérience assez récente dans le milieu de la moto double-usage
(ou de la moto tout court), j’aurais jamais pensé d'après les 28psi demandé par
le manufacturier que de faire le saut à 40psi pour un tel trajet sur route aurait
été une bien meilleure chose pour préserver la longévité des crampons de mon
pneu 50/50. Et à en voir le nombre de
gens avec le même problème sur le web, semblerait que ceci n’est pas
adéquatement partagé entre adeptes de moto double-usage. Peut-être que ceci est dû au fait que c’est
un problème vraiment spécifique à ce type de moto et que dans tous les autres
cas de moto routières, l’usure des pneus n’est pas aussi sensible à la pression
compte tenu de l’absence de crampons.
En conclusion, si on peut débattre encore la
diminution de pression d’environ 10psi de nos pneus sur celle recommandée par
le manufacturier lors de conduite hors-route, l’augmentation de leur pression
de 10psi lors de conduite sur route pour de longs trajets aura un effet directe
sur la longévité de vos pneus 50/50, sur la stabilité de conduite et en boni,
une meilleur consommation d’essence.
Le compresseur d’air doit donc malheureusement demeurer
sur nos listes de trucs à amener lors de nos sorties, mais pas nécessairement
pour les mêmes raisons qu’on croyait initialement !
PHÉLIN