Vendredi 30 septembre, on embarque les motos dans le trailer et on part pour la forêt de Limerick en Ontario. Première fois pour Marc et moi à cet endroit. On a lu quelques forums et blogues sur le sujet. Paraît que c’est du single track très technique et serré. On est un peu nerveux avec no DR650 là-dedans, mais on s’est dit que si on n’essayait pas on ne le saurait jamais. En effet, c’est technique et difficile, mais on s’en sort bien avec nos gros cochons! C’est un bon défi qu’on apprécie.
On revenait au camion pour diner quand un groupe d’autres
riders arrive presque en même temps. Eux ils sont équipés pas mal mieux que
nous! Beta, KTM, Yamaha, etc. Mais
quelle surprise quand ils ont enlevé leur casques : tous des têtes
blanches! Je n’ai pas demandé leur âge mais selon moi il y avait personne en
bas de 65 ans là-dedans.
On jase un peu quand le leader du groupe, un certain Larry,
nous demandes si on souhaite embarquer dans leur groupe pour aller faire une
ride de 2.5 heures avec eux. Ils veulent se rendre jusqu’à la 410 par les
trails. On se dit que si jamais c’est trop rough pour nos DR on virera de bord!
Les 2.5 heures que j’ai passées avec eux ont été parmi les
plus inspirantes de ma vie. J’étais avec
des petits gars qui voulaient jouer dans bouette! Des petits gars dans des
corps de vieux. Des petits gars qui se sont dit « au yable les bobos, moi
je sors dehors ».
Bien sûr, ils roulaient en prenant moins de risques, plus
sagement disons. Sauf Larry, le leader. Je reviens sur lui dans un instant. Un moment donné dans la ride, vient un bon
trou de bouette…un vrai…presque 2 pieds de profond de glaise grise bien visqueuse.
Tout le monde passe à côté, mais Marc il
aime trop ça lui jouer dans bouette et il s’engage ben comme il faut dedans!
Résultat : caller jusqu’en haut des roues. Il ne sort pas de là seul,
impossible. Vous auriez dû voir les « papis » débarquer de leur moto
et courir dans la bouette pour venir nous aider à sortir Marc de là. Un pur
inconnu pour eux, mais pas grave, on force et on se salit pour la peine! Ils
avaient tous le sourire jusqu’aux oreilles!
Bref, on a fini la ride, et au retour on s’est échangé nos
emails. Des bonhommes sympathiques comme eux j’ai rarement vu ça. J’ai même pu
essayer le « bébé » de Jessie, un Beta Xtrainer, comme je vais avoir
au printemps prochain. C’est fou comme machine, mais là n’est pas l’objet de
cet article.
En revenant à la maison, j’ai fait une recherche sur Internet.
J’ai cherché « enduro Larry Limerick » dans Google. Résultat :
Larry Murray, 67 ans. Champion Canadien d’enduro 1975-76. Vient de se faire
poser un genou artificiel à la fin de l’hiver. Il avait arrêté de rider durant
plusieurs années. Un moment donné il s’est dit : je deviens vieux…faut que
je fasse quelque chose. Il s’est racheter une moto, perdu 35 livres, s’est
remis en forme et il a recommencé à rider. Il organise maintenant des rides
pour des groupes de petits-vieux. C’était une de ces rides auquel on a participé.
Dans une vidéo de Larry sur Youtube il y
a ma nouvelle citation préférée :
« Man don’t stop playing because they get
old, they get old because they stop playing.”
Les hommes avec qui on a ridé vendredi dernier
ne seront jamais vieux à mes yeux, mais ils me serviront de source d’inspirations
pour longtemps…très longtemps.
Boumboum
Wow! Quel superbe texte Alain! Et surtout, quelle expérience vous avez vécu! La moto est une source inépuisable de belles rencontres! Take care les boys!
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