lundi 4 mai 2015

Pour aller loin, il faut commencer par arrêter! Mon topo sur le cours Mx Pro niveau 1.


Ça faisait longtemps...trop longtemps que j'attendais cette journée du 3 mai 2015. Après une quinzaine de sorties hors route dans le coin du chemin Scotch lors des LLA, et dans la Réserve Faunique Papineau-Labelle à la fin de l'automne, j'étais de plus en plus convaincu d'une chose: j'avais atteint un plateau au niveau de ma technique de pilotage hors route. Et je ferais sûrement une crise cardiaque avant 50 ans parce qu'à tous les obstacle que je croisais, mon cœur se mettait à battre comme un fou car j'étais anxieux de ce qui pouvait m'arriver. Assez pour briser la magie de rouler en hors route.


Oui, j'étais capable d'aller presque partout en me jetant tel un agneau dans le gueule du loup sans trop savoir ce que je faisais. Oui je me suis blessé parce que je suis tombé alors que je n'aurais jamais dû tomber. Oui j'ai cabossé ma moto parce que j'ai fait des erreurs.  Ma blonde avait même trouvé un autre nom à notre LLA: "Séances de pétage de gueule dans le bois!" J'avais bien l'intention de remédier à cette situation, et le plus rapidement serait le mieux.

Une chose était claire: la moto me contrôlait. L'idéal est plutôt l'inverse!

Décembre arriva et sur ma liste au père Noël, je n'ai indiqué qu'une seule chose: Le cours Mx Pro niveau 1. Et comme j'ai été très sage le père Noël m'a apporté un joli certificat cadeau Mx Pro! Youppi! Le 26 décembre au matin je sautais sur le téléphone pour réserver ma place pour la première formation de 2015. J'avais un peu hâte!

J'avais beaucoup lu sur cette formation donnée par Donald Pronovost (Don pour les intimes...). Donald est un pilote professionnel, il est payé pour être bon.  Et si il veut garder sa job, il a intérêt à être bon!  Et ce qu'il enseigne est exactement la technique que les pilotes professionnels utilisent.  Donc toutes les notions d'efficacité de certaines techniques, d'économie d'énergie pour les longues courses et d'intelligence de pilotage, il les connait...c'est sa job! Et c'est exactement ce qu'il enseigne.  Et si ça marche pour les pilotes qui font le Dakar, je devrais être capable de me débrouiller dans le chemin Scotch...

Dimanche 3 mai 2015.  Il fait ultra beau, soleil radieux et on annonce 25 degrés dans l'après-midi. Je quitte le domicile à 6:30 le matin car j'ai 2 heures de route à faire pour me rendre au lieu de formation à Ste-Sophie-de-Lévrard, sur la rive sud de Trois-Rivières. C'est un immense... non... gigantesque centre de motocross.  Don dit que c'est le plus gros au Canada.  Pas de misère à le croire...ils ont des hectares et des hectares de pistes, de forêt, de champs, etc. à la disposition des amateurs de moto hors route. Un immense terrain de jeux!

On est 5 pour notre journée de cours: 3 V-Strom 650 (dont la mienne), 1 Super Sherpa KL250 et un KTM 350 EXC. Des motos de catégories différentes et conçues pour un usage différent. Mais tous on des pneus hors route.

On commence notre journée avec des exercices assez relaxes, je me sens en confiance...à par le fait qu'on est dans le sable mou! Hé misère...ma bête noire.  Pas grave, on ne va pas vite.  Puis on s'hydrate beaucoup pendant que Don nous donne de la théorie pour nous préparer au prochain exercice sur la moto.  

Et un moment donné tout s'est éclairci...comme si j'avais eu une révélation. Don venait de dire LA phrase magique, LA phrase qui vient dissiper tous les doutes dans ma tête: "Pour aller vite il faut être capable d'arrêter." 
 
Ça fait tellement de sens pour moi!  C'est de là que vient ma peur.  Je suis anxieux de ne pas pouvoir immobiliser la moto en contrôle si je vais plus vite...mais je veux aller plus vite pour franchir certains obstacles car la moto est beaucoup plus stable en roulant, et on a du momentum.  Donc je dois aller plus vite, mais je n'ai pas confiance que je peux arrêter la moto en contrôle.  Résultat: j'ai peur.  Et semblerait que je ne suis pas seul à être comme ça...

Et Don le sait très bien.  C'est pour ça qu'une bonne partie du cours est axé sur comment arrêter; vite, bien et surtout en contrôle.  Et ce tout petit exercice à une autre fonction: aller plus vite. Oui oui, on arrête pour aller plus vite.  Parce que maintenant mon cerveau n'a plus peur d'aller vite car il sait exactement quoi faire pour arrêter!  Et ça marche.  Hourra!  Et attention, aller plus vite ne veut pas dire qu'on apprend à rouler à 100 km/h dans une trail!  Pas du tout.  En fait ça veut dire avoir la vitesse adéquate pour la situation.
      Pour info, c'est moi le deuxième à partir de la droite. Cette photo a été prise à la fin de la journée lors de la ride dans le bois. On est dans le bois pour vrai!
 

C'est donc dans cet état d'esprit que s'est déroulé le reste de la journée.  J'étais maintenant capable de vaincre ma bête noire, le sable mou.  Et j'ai eu un fun noir à le conquérir.  Tous les exercices après celui du freinage d'urgence étaient tellement plus faciles et fait en contrôle.  Pour une fois, je contrôlais la moto, et non l'inverse.

La journée culmine avec une randonnée dans le bois.  Et a une seule reprise dans cette ride finale que j'ai senti mon cœur s'emballer, et je me suis parlé pour me calmer parce que je savais quoi faire.  Aucune raison de paniquer mais plein de raisons d'appliquer ce que j'avais appris.

Merci Don de m'avoir appris à arrêter, je vais non seulement aller plus vite, mais je vais aussi aller plus loin. Dorénavant quand quelqu'un me demandera quel fut le meilleur investissement que j’ai fait sur ma moto, ma réponse sera sans contredit le cours Mx Pro pour le pilote!
A+ 
Alain (boumboum) 

1 commentaire:

  1. Très informatif et très intéressant! Merci de partager ton expérience ici!

    Marc

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Commentaires