Le Rally Dakar s’est terminé dans la controverse le 18 janvier.
Je ne rappelle pas avoir suivi un sport avec autant d’intérêt ces dernières années. Je l’avoue, je suis un fan de hockey, tant à la télévision que sur glace. Mais le Dakar a un je-ne-sais-quoi.
Heureusement, le réseau SportsNet au Canada, un réseau de sports qui sait encore reconnaitre un évènement sportif, a diffusé les images du Dakar 2014 sur une base quotidienne. J’ai pu enregistrer toutes les émissions, et je crois bien les réécouter quelques fois jusqu’au prochain Dakar.
Le Dakar, plus qu’une course.
Ce qui fait du Dakar une course si extraordinaire, ce sont les paysages dans lesquels elle se déroule.
Austère, minéral, désertique, l’amphithéâtre du Dakar est sans frontière et surtout sans compassion pour les participants laissés à eux-mêmes.
Souvent les concurrents s’y égarent, s’y enlisent dans ses dunes de sable sous un soleil ardent, ou encore ils y mettent en morceaux leur véhicule qu’ils doivent réparer eux-mêmes tout au long du parcours: crevaisons, bris mécaniques, morceaux qui volent en éclats après une chute ou un impact.
Le “duct tape” est souvent le matériau de choix pour faire tenir un morceau et terminer la course, mais les concurrents peuvent aussi compter sur les spectateurs ou résidents qui leur viennent souvent en aide - et ça, c’est absolument unique!
Il faut être à la fois un mécanicien hors-pair, fin navigateur et athlète de calibre olympique pour espérer remporter cette course qui s’étale sur 14 jours et plusieurs milliers de kilomètres dans des conditions difficiles où même les motos suffoquent à plus de 4000 mètres d’altitude. Sans compter le support d’une équipe 100% dédiée à la cause du pilote et d’une monture sans faille qui est le fruit de plusieurs années de développement.
Les nerfs des concurrents sont souvent mis à rude épreuve pendant le parcours et c’est souvent dans l’émotion qu’une course se termine. Ça prend un moral solide!
Et que le meilleur gagne!!…?
Conserver l’esprit sportif est primordial pour le Dakar. Qu’on aime ou non une marque de moto, de voiture, ou qu’on supporte ou déteste un concurrent plus particulièrement, l’important pour tous les amateurs, c’est que le meilleur gagne – avec tout ce que ça implique.
Il y a d’autres sports automobile qui l’ont perdu cet esprit, depuis longtemps. Mais le Dakar jusqu’à samedi le 18 janvier 2014 (à ce que je sache) était blanc comme neige.
Malheureusement, cette année l’esprit sportif - ce qui rend le spectacle crédible au yeux des spectateurs- a été entaché.
Difficile de comprendre avec justesse ce qui a poussé le propriétaire de l’équipe “factory” Mini, dans la catégorie “auto” à dicter l’ordre d’arrivée des véhicules dans les 2 dernières étapes de la course. Est-ce pour des considérations humaines? monétaires? peur que les protagonistes poussent leur véhicule et perdent une place sur le podium après un accident ou un bris mécanique? Peu importe, ça remporte à mon avis le prix citron du Dakar 2014 pour ingérence malsaine.
En prenant cette décision - celle de retenir ses meilleurs poulains et ternir la dernière étape de la course - ce n’est pas seulement l’esprit sportif de l’évènement qui est éclaboussé, mais aussi le travail acharné des organisateurs de cet évènement qui y ont mis cœur et âme pendant des décennies pour offrir un spectacle unique. Sans oublier les pilotes concernés qui se sont fort probablement sentis trahis.
Et la palme d’or? Et bien, je crois que les pilotes de cette même équipe, Mini, qui ce sont plié aux exigences et ont su garder leur dignité devant les caméras dans un esprit d’équipe et de camaraderie ont fait preuve d’une grandeur d’âme exceptionnelle.
À bien y penser, suivre cette consigne d’équipe embarrassante, garder son sang froid et le sourire devant les caméras après tant d’efforts investis pour remporter le Dakar, a probablement été plus difficile que de gagner la course elle-même.
mho
dsaq
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